13 décembre 2010

Les négociations sur le climat sauvées

Cette nuit, la politique climatique internationale a été remise sur les rails à Cancùn. Toutes les parties se sont finalement rendu compte que l’approche multilatérale de la politique climatique était en jeu. D’aucuns se sont même interrogés sur la capacité des Nations Unies à aborder des problèmes importants tels que le réchauffement de la planète.
Cet accord, nous le devons sans aucun doute à Patricia Espinosa, présidente de la conférence et ministre mexicaine des Affaires étrangères. Elle a d’emblée réussi à ramener les attentes à un niveau réaliste, ce qui a permis de dégager un accord pouvant remporter l’adhésion de tous. Son principal mérite (et celui de son équipe) est toutefois d’avoir mis en place un processus de négociations ouvert et inclusif. Toutes les parties ont été invitées à toutes les réunions; personne n’a été exclu, pas même la Bolivie! Lors de la dernière réunion plénière, elle a pris la décision symbolique d’ouvrir toutes les portes de la salle alors que les agents de sécurité commençaient à en refuser l’accès. Tout le monde a donc pu entrer.
Patricia Espinosa a ainsi fait en sorte qu’un accord de Cancùn puisse être signé et remporte le soutien enthousiaste de chacune des parties. Tout le monde est enthousiaste parce que le processus de négociations a été sauvé. Seules des dispositions internationales impliquant chacune des parties nous permettront en effet de nous atteler au problème climatique. Cependant, l’accord de Cancùn ne garantit aucunement le sauvetage du climat! Pour ce faire, beaucoup de travail devra encore être abattu. Ce travail sera d’abord effectué l’année prochaine, les différents éléments de l’accord devant être approfondis à Durban (Afrique du Sud).
Reconnaissance du rôle des travailleurs
Pour la première fois dans l’histoire des traités environnementaux des Nations Unies, un paragraphe entier a été consacré au rôle des travailleurs. Ce paragraphe renvoie à la transition juste, qui doit permettre de garantir le travail décent et des emplois de qualité. Voici le texte pour lequel nous avons tellement dû nous battre:
«§ 10. Réalise que le fait de s’attaquer au changement climatique requiert un glissement paradigmatique vers la construction d’une société produisant peu de carbone qui offre des opportunités substantielles et assure une croissance élevée continue ainsi qu’un développement durable, sur la base de technologies innovantes et de modes de production et de consommation plus durables, tout en assurant une juste transition de la population active en créant du travail décent et des emplois de qualité.»
Dans ce genre de négociations, l’endroit où est inséré ce paragraphe est également important. Le paragraphe ne figure pas dans l’introduction (ce qui n’aurait été qu’un vague engagement), mais bien dans la partie opérationnelle de l’accord. Nous disposons donc d’une base solide pour poursuivre nos travaux, tant dans le cadre de notre propre action que dans le cadre de négociations internationales.
Beaucoup de travail reste à faire pour convaincre les parties aux négociations que nous représentons un élément absolument indispensable de la politique climatique. Nous devons les convaincre que notre soutien est essentiel pour atteindre des objectifs ambitieux en matière de réduction d’émissions. Pour nous, les choses sont claires: une politique climatique ambitieuse ne sera possible que si elle est juste sur le plan social.
Un nouvel incitant pour passer à -30 % en Europe? 
L’accord de Cancùn devrait aussi donner un sérieux coup de pouce à la politique climatique des pays. Ainsi, le ministre britannique de l’énergie et du climat a déjà signalé que l’Europe relèvera fort probablement son objectif de réduction d’émissions de -20 % à -30 %. Chris Huhne: «Je pense qu’avec cet accord, il est clairement plus probable que l’UE s’accorde sur 30 %». Lors de son discours, Rosa Aguilar, ministre espagnole de l’environnement, a elle aussi souligné l’importance d’un relèvement à -30 %. L’Europe devra prendre une décision lors de son sommet au printemps prochain.
Bert De Wel

10 décembre 2010

Speech de Sharan Burrow, Secrétaire Général de la CSI

Sharan Burrow, Secrétaire Général de la CSI vient de donner un speech à la Conférence Climat à Cancun.
The worlds trade unions support strong and urgent climate action. Our  Governments hold the fate of the planet and the green economy jobs of the future in their hands. Here, today we call on those Governments to lift expectations and take home a result.
Governments know the urgency.  Millions of workers and their families face destruction of their lands and livelihoods from extreme weather events and some 220 million are unemployed and desperate for a secure green job.  Yet it seems to us that governments remain timid in the wake of their failure at Copenhagen. The sense of urgency with the courage to act in solidarity is not on display.
Governments must raise their sights. We expect ambitious targets, we expect fair climate financing for the most vulnerable nations, we expect a deal on REDD, we expect a commitment to transparency and we demand the respect for workers which requires the commitments of all governments to a just transition.
Durban must be the destination for serious climate action. But real collective  leadership must emerge today if the world is to see an ambitious binding global agreement that puts climate action and green jobs on track for a secure and sustainable future.
Sharan Burrow General Secretary  -  International Trade Union Confederation on behalf of Trade Unions


Combat d’ombres sur la transition juste à Cancùn

A un jour et demi de la fin des négociations sur le climat à Cancùn, nous n’en sommes encore nulle part. Les négociateurs principaux indiquent que des progrès ont été enregistrés, mais que de nombreux thèmes restent ouverts. Pourtant, lors des briefings organisés chaque matin par la délégation belge, nous recevons toujours une longue liste de points problématiques qui restent non résolus. Les Mexicains aimeraient beaucoup pouvoir annoncer qu’un accord financier a pu être conclu, mais les choses se présentent mal. Les pays en développement ne considèrent pas ces moyens comme une «aide» mais comme une compensation pour le changement climatique causé par les pays industrialisés. Ils estiment en outre que le montant promis à Copenhague de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 est largement insuffisant. Selon ces pays, ce montant devrait être porté à 600 milliards de dollars par an. Il est clair que ce message est difficile à faire passer compte tenu des problèmes budgétaires que connaissent la plupart des pays.

Le deuxième problème concerne les engagements en matière de réduction d’émissions. Les promesses de réduction d’émissions faites à Copenhague sont largement insuffisantes pour maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 2°C. En outre, personne ne semble avoir de solution quant à la manière de définir juridiquement ces réductions d’émissions. Les pays en développement souhaitent passer par le protocole de Kyoto. Il est cependant évident que les Etats-Unis n’adhéreront jamais à un tel protocole, et même le Japon s’est prononcé contre la poursuite du protocole de Kyoto. Les négociateurs devront donc faire preuve d’une grande créativité pour concilier ces divergences dans les décisions qui devront être prises demain ou après-demain à Cancùn.

Abordons enfin la revendication centrale des syndicats relative à la mention de la transition juste dans les textes. Depuis quelques jours, les deux cents représentants des syndicats internationaux sont presque désespérés. Tandis que tous les gouvernements ou négociateurs que nous interpellons soutiennent ouvertement notre revendication, la transition juste ne figure toujours pas dans les textes. Personne n’est toutefois en mesure de nous dire quel pays ou quel négociateur pose problème. Lorsque l’on ignore à qui s’adresser, il est difficile de faire quoi que ce soit. Nous espérons obtenir plus d’informations aujourd’hui pour pouvoir mettre un terme à ce combat d’ombres sur la transition juste.

Bert De Wel

9 décembre 2010

Travail de pionnier des syndicats argentins au sujet de la politique climatique


Que signifie le réchauffement de la planète pour un syndicat du Sud? Comment convaincre des affiliés syndicaux de l’importance d’avoir une politique climatique ambitieuse lorsque ces affiliés ne sont pas certains de pouvoir conserver leur emploi, pour autant qu’ils en aient un. Ce sont des questions auxquelles Enrique Sosa et Ruben Gilardi sont confrontés quotidiennement. Enrique est directeur de l’INCASUR, un institut qui dispense des formations syndicales en Amérique du Sud. Quant à Ruben, il coordonne l’Observatorio Laboral y Ambiental de Argentina. Il s’agit d’une initiative prise par plusieurs syndicats argentins afin d’aborder la problématique climatique et la politique environnementale en général dans le cadre des discussions syndicales menées dans le pays. Tout comme nous à la CSC, Enrique et Ruben sont convaincus de la nécessité d’avoir une approche syndicale claire en matière de politique climatique. Le travail qu’ils effectuent n’est toutefois pas comparable au nôtre. Pour eux, il s’agit vraiment d’un travail de pionnier.
Les objectifs de l’Observatorio sont dès lors adaptés à la situation. Dans un premier temps, ils entendent recueillir des informations et acquérir des connaissances, par exemple sur la manière de réaliser une analyse d’impact environnemental. Ils donnent également des formations sur les principes de base de la politique environnementale, tels que le principe de précaution. A cet égard, ils insistent sur la grande nécessité de dispenser des formations de fond sur l’ecologia industrial, ce que nous appelons l’économie verte. Comment faire en sorte que les activités économiques et industrielles respectent l’environnement? S’il existe un certains compromis chez nous quant à la nécessité de rendre les entreprises plus écologiques, cette préoccupation est beaucoup moins présente en Argentine. La politique environnementale est responsable de suppressions d’emplois, point à la ligne. C’est pourquoi Enrique et Ruben s’attèlent à conscientiser et à former les syndicalistes. Pour ce faire, ils se basent sur la situation concrète des travailleurs. Chacun doit pouvoir aller travailler sans risquer de revenir chez lui avec une maladie. Personne ne peut se faire empoisonner ni mettre sa vie en danger parce qu’il/elle habite près d’une entreprise. Grâce à cette approche progressive de la base, ils espèrent que le syndicat argentin et la société argentine en général accorderont une place plus importante au thème de l’environnement.
La CSC estime que ce travail est d’une importance capitale et, par conséquent, soutient activement Enrique et Ruben dans leurs efforts.

8 décembre 2010

Des boules à un sapin de Noël à Cancùn

UPDATE: Entre temps, la délégation EU a soutenu activement notre transition juste. C’est très bien, mais lamentablement, ce n’est pas encore suffisant ! Notre concept n’apparait toujours pas dans les textes ! Notre lutte continue…
 
Les représentants des organisations syndicales, patronales, environnementales et de développement belges attendaient la rencontre avec les ministres belges depuis plusieurs jours. La concertation intensive entre les pouvoirs publics et la société civile est l’une des forces de la délégation belge. Toutes les organisations ont eu la possibilité d’exprimer leurs préoccupations. Au nom des syndicats, j’ai signalé que nous avons été fortement déçus car notre transition juste ne figurait toujours pas dans les textes des négociations. Nous sommes surtout déçus car l’Europe ne soutient cette transition que d’une façon passive. Depuis Copenhague, ce concept fait pourtant l’objet d’un consensus entre tous les pays. Même les Etats-Unis en sont devenus un fervent défenseur.
La ministre Schauvliege a commenté l’approche de l’UE. L’Union privilégie une approche stratégique de la transition juste. Les négociateurs européens craignent un effet du type «sapin de Noël»: nous voulons accrocher notre boule (la transition juste!) au sapin, mais les autres pays veulent en faire de même. Le risque est que s’il y a trop de boules, les branches cèdent. C’est pourquoi les négociateurs font toujours référence aux pays en développement. Ils n’ont qu’à demander la transition juste. Nos collègues des autres syndicats européens ont entendu les mêmes arguments de la part de leurs gouvernements. Il est clair que nous ne sommes pas d’accord avec cette approche.
Les aspects sociaux de la politique climatique ne peuvent servir à «décorer» un accord. La durabilité sociale et économique d’un accord doit être présente dès le départ. Nous relançons dès lors notre appel à tous les ministres belges ainsi qu’à leurs collègues européens afin qu’ils s’engagent pour cette transition juste. C’est un thème à propos duquel les pays occidentaux riches doivent prendre leurs responsabilités. Il ne s’agit pas de rejeter la balle (pas la boule de Noël, mais bien la responsabilité!) aux pays en développement.
Bert De Wel

7 décembre 2010

Les pays en voie de développement menacent de mettre un terme à la Conférence de Cancun

(attention, les messages apparaissent avec un retard de quelques jours)
Un premier bilan a été dressé au terme de la première semaine de négociations à Cancun. Chacun sait que ces négociations sont très difficiles. Il ne faut donc pas s’étonner que d’aucuns profèrent des menaces. Le message limpide du Japon sur la suite du Protocole de Kyoto a suscité le mécontentement. Pour eux, ce protocole n’est plus nécessaire. Plusieurs pays latino-américains en voie de développement ont vivement réagi à ces propos. Le groupe ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques), au sein duquel la Bolivie est très active, s’est montré particulièrement virulent. Il menace de quitter la table des négociations et de mettre un terme à la Conférence de Cancun.
Le début de cette deuxième semaine de négociation est marquée par la venue des responsables politiques. Partant du travail fourni par les négociateurs, les ministres doivent trouver un accord. Les textes qui sont à présent sur la table indiquent que la tâche est loin d’être achevée. Le nouveau texte concernant le successeur du Protocole de Kyoto vient seulement d’être présenté. Il faut encore attendre les premières réactions.  Il est toutefois évident que les engagements des pays visant à réduire leurs émissions (pledges) sont largement insuffisants pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C. Deux solutions : soit les pays renforcent immédiatement leurs engagements, soit il faut conclure des accords sur la manière de procéder.
Les textes font toujours abstraction de la notion de transition juste !
De nombreux problème se posent également dans le deuxième groupe de travail consacré à l’approche à long terme du changement climatique (groupe de travail LCA Long-term Cooperative Action). Dans le précédent bulletin, nous signalions déjà que la Présidente de ce groupe, Mrs. Margaret Mukahanana-Sangarwe, n’avait pas intégré dans sa note notre revendication en faveur d’une transition juste. Le nouveau texte présenté samedi ne reprend pas non plus cette notion, en dépit du soutien ouvert d’institutions et de pays importants comme les Etats-Unis, l’Union européenne, l’Argentine, etc. Dommage ! On pourra éventuellement lui trouver une place dans l’avant-propos mais rien n’est moins sûr. Des raisons stratégiques expliquent probablement pourquoi la transition juste n’est pas (encore) intégrée dans ce texte. On craint surtout que plusieurs pays n’utilisent cette mention pour formuler de nombreuses autres revendications à la table des négociations. Si certains sont justifiées, d’autres sont moins opportunes. Prenons l’exemple du soutien demandé par les pays producteurs de pétrole pour compenser la diminution de la consommation du pétrole…
Il est plus qu’évident que nous devons travailler avec beaucoup de rigueur avec la CSI pour obtenir que nos revendications figurent dans le texte. Il est nécessaire de garder une vue d’ensemble. Dans un premier temps, le texte LCA porte sur les engagements climatiques de tous les pays, du Nord et du Sud. Une fois que l’on parviendra à trouver une dynamique constructive, nous pourrons y associer nos revendications en faveur d’une politique climatique socialement juste. Nous sommes d’ores et déjà convaincus que l’un ne va pas sans l’autre. Espérons que les ministres qui commencent à arriver en seront également convaincus.
'Hey, Joke'
C’est ce soir qu’arrive la ministre flamande de l’environnement, Joke Schauvliege. Avant son départ, la Coalition Climat lui a remis un dvd de la manifestation qui s’est déroulée dimanche dernier à Bruxelles ainsi qu’un disque d’or de la chanson sur le climat qui a été fredonnée tout au long du parcours. Cette chanson est une version remaniée de 'Hey, Jude' des Beatles. Elle s’intitule 'Hey, Joke' (cf. site
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20101205_023). Les représentants des syndicats présents ici à Cancun espèrent pouvoir la rencontrer demain pour lui faire part de leurs préoccupations sur le déroulement des négociations. Nous espérons que, vu son rôle dans le cadre de la Présidence européenne, elle pourra apporter sa pierre à l’édifice.
Dans les prochains jours, nous devrons surtout veiller à ce que la Conférence de Cancun ne s’enlise pas !

2 décembre 2010

Les négociations ont mal commencé !

Le premier jour de la Conférence de Cancun, les différents groupes de travail ont fixé leur agenda et leur programme de travail. Notre attention s’est particulièrement focalisée sur les plans de Mrs. Margaret Mukahanana-Sangarwe (voir photo), qui préside le groupe de travail “Long term Cooperative Action (LCA).” Ce groupe de travail régit les accords avec tous les pays, y compris donc avec les Etats-Unis, la Chine, les pays en développement, etc. C’est précisément dans ce groupe de travail que nous entendons placer au centre du débat le point qui nous tient à cœur, à savoir la transition juste. Quelle ne fut donc pas notre surprise lorsque nous avons dû constater que le passage sur la transition juste ne figurait pas dans ce texte ! La Conférence a donc pris un mauvais départ. La présidente insiste sur le fait qu’il ne s’agit que d’une note informelle énumérant de façon non exhaustive des éléments sur lesquels un accord devrait intervenir.
La Belgique, qui préside l’UE, a également indiqué que cette note faisait abstraction de certains éléments (notamment, les mesures d’atténuation). Dès le premier jour de la Conférence de Cancun, force est de constater qu’il sera difficile d’obtenir que nos priorités soient prises en compte.
Bert De Wel

29 novembre 2010

Emploi, climat, justice - même combat!

Quelques centaines de participants enthousiastes de la CSC ont bravé le froid de ce dimanche pour chanter en faveur du climat . Hey You ! Cancun, don’t make it bad. Take these measures, to save the climate. Remember that there’s only one earth …  Une émotion à vous donner la chair de poule !
Dans son intervention, notre président a fait référence aux paysans pauvres des pays du sud qui perdent leurs récoltes suite à la sécheresse, ainsi qu’aux nombreuses personnes touchées par des inondations, y compris dans notre pays.  Il a réclamé aussi une attention spécifique pour tous les travailleurs qui vivent dans l’incertitude quant à l’avenir de leur entreprise, se demandant si l’on ne va pas aussi exporter leur emploi vers un pays qui ne prend pas ou quasiment pas de mesures en faveur du climat.
Tous ensemble, nous avons en tout cas montré que nous prenions au sérieux la problématique du climat. Nous ne courbons pas les épaules face au malaise qui règne au niveau de la politique climatique internationale depuis l’échec de Copenhague. A la veille du lancement de la Conférence de Cancun, nous avons transmis un message très clair aux décideurs politiques. Nous espérons qu’ils en tireront le meilleur.

23 novembre 2010

Venez chanter pour le climat le 28 novembre 2010 !

Le 28 novembre 2010, soit un jour avant le début de la conférence des Nations-Unies sur le climat à Cancun (Mexique), la Coalition belge pour le Climat enverra un message clair aux leaders belges et européens.
Cette année, la Coalition Climat invite les gens à “chanter pour le climat” à Bruxelles. L’événement débutera à 14h à la Gare du Nord, où les manifestants seront accueillis par Murgadil, groupe musical épatant. Puis le cortège festif partira en direction du Mont des Arts accompagné par des fanfares (Kermez à l’Est, Pas ce soir chérie, FanfaKids) et des chorales motivant les gens à se joindre en chantant à ce joyeux défilé, et arrivera à 15h au Mont des Arts où Murgafanfare Agrum les accueillera avec ses rythmes exotiques.
Après la danse, place à la chanson ! Vuile Mong (célèbre en Belgique pour son travail avec Vieze Gasten) et un présentateur francophone feront apprendre la chanson du climat aux participants. « Hey You » - une adaptation de « Hey Jude » des Beatles – résonnera alors dans tout Bruxelles. Les choristes seront accompagnés par plusieurs chorales dirigées par Marie-Sophie Talbot (Urban Trad).

Table ronde sur la Conférence sur le climat de Cancún

Le mercredi 17 novembre 2010, dans l’après-midi, le Conseil fédéral du développement durable (CFDD) a organisé une table ronde sur la Conférence de Cancún sur le climat. Les membres du CFDD (employeurs, syndicats, organisations environnementales et organisations pour le développement) et un représentant des jeunes ont eu la possibilité d’exposer leurs positions au ministre fédéral de l’environnement Paul Magnette, à un représentant de la ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege et à un représentant du ministre fédéral Didier Reynders.
Nous avons profité de l’occasion pour mettre en lumière notre plaidoyer en faveur d’une politique climatique juste. La crise économique mondiale que nous connaissons actuellement ne peut servir d’excuse pour ne pas conclure d’accord en matière de climat. Plus encore: nous devons concrétiser les possibilités qui existent actuellement pour faire de notre économie une économie bas carbone et créer plus d’emplois, par le biais d’une politique cohérente et ambitieuse. A notre demande, le ministre Magnette a répété explicitement que la Belgique et l’UE défendront notre revendication en faveur d’une transition juste lors des négociations de Cancún.
L’intervention du représentant de la ministre Schauvliege contenait des notes positives. Il a en effet constaté que beaucoup de pays sont devenus beaucoup plus pragmatiques après le sommet de Copenhague sur le climat. Tout le monde semble être conscient du fait que la crédibilité de la politique climatique internationale est en jeu à Cancún. Les représentants de tous les pays devront à présent prouver qu’ils sont en mesure de conclure des accords climatiques sensés.
Enfin, une discussion animée a eu lieu sur le niveau d’ambition de l’Europe en ce qui concerne la réduction de ses émissions. Le ministre Magnette a indiqué qu’il était dans le propre intérêt de l’Europe de relever notre engagement de réduction d’émissions de 20 à 30 % à l’horizon 2020. Nous créerons ainsi un développement économique tourné vers l’avenir et serons en mesure de réaliser les réductions d’émissions nécessaires pour 2050 (moins 85% à 95%). Le ministre a souligné que la Belgique devait elle aussi pouvoir se prononcer beaucoup plus clairement sur cette question. Il a déploré le fait que tous les partenaires sociaux ne partagent pas cette position. Le problème ne se situe certainement pas du côté des syndicats. Nous soutenons les recommandations du panel scientifique des Nations Unies (IPCC ), qui plaide en faveur d’une réduction d’émission de 25 à 40 % à l’horizon 2020.

Si vous souhaitez connaître la position des trois syndicats, vous pouvez vous adresser à Bert De Wel (BDeWel@acv-csc.be).