10 décembre 2010

Combat d’ombres sur la transition juste à Cancùn

A un jour et demi de la fin des négociations sur le climat à Cancùn, nous n’en sommes encore nulle part. Les négociateurs principaux indiquent que des progrès ont été enregistrés, mais que de nombreux thèmes restent ouverts. Pourtant, lors des briefings organisés chaque matin par la délégation belge, nous recevons toujours une longue liste de points problématiques qui restent non résolus. Les Mexicains aimeraient beaucoup pouvoir annoncer qu’un accord financier a pu être conclu, mais les choses se présentent mal. Les pays en développement ne considèrent pas ces moyens comme une «aide» mais comme une compensation pour le changement climatique causé par les pays industrialisés. Ils estiment en outre que le montant promis à Copenhague de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 est largement insuffisant. Selon ces pays, ce montant devrait être porté à 600 milliards de dollars par an. Il est clair que ce message est difficile à faire passer compte tenu des problèmes budgétaires que connaissent la plupart des pays.

Le deuxième problème concerne les engagements en matière de réduction d’émissions. Les promesses de réduction d’émissions faites à Copenhague sont largement insuffisantes pour maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 2°C. En outre, personne ne semble avoir de solution quant à la manière de définir juridiquement ces réductions d’émissions. Les pays en développement souhaitent passer par le protocole de Kyoto. Il est cependant évident que les Etats-Unis n’adhéreront jamais à un tel protocole, et même le Japon s’est prononcé contre la poursuite du protocole de Kyoto. Les négociateurs devront donc faire preuve d’une grande créativité pour concilier ces divergences dans les décisions qui devront être prises demain ou après-demain à Cancùn.

Abordons enfin la revendication centrale des syndicats relative à la mention de la transition juste dans les textes. Depuis quelques jours, les deux cents représentants des syndicats internationaux sont presque désespérés. Tandis que tous les gouvernements ou négociateurs que nous interpellons soutiennent ouvertement notre revendication, la transition juste ne figure toujours pas dans les textes. Personne n’est toutefois en mesure de nous dire quel pays ou quel négociateur pose problème. Lorsque l’on ignore à qui s’adresser, il est difficile de faire quoi que ce soit. Nous espérons obtenir plus d’informations aujourd’hui pour pouvoir mettre un terme à ce combat d’ombres sur la transition juste.

Bert De Wel

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