9 décembre 2010

Travail de pionnier des syndicats argentins au sujet de la politique climatique


Que signifie le réchauffement de la planète pour un syndicat du Sud? Comment convaincre des affiliés syndicaux de l’importance d’avoir une politique climatique ambitieuse lorsque ces affiliés ne sont pas certains de pouvoir conserver leur emploi, pour autant qu’ils en aient un. Ce sont des questions auxquelles Enrique Sosa et Ruben Gilardi sont confrontés quotidiennement. Enrique est directeur de l’INCASUR, un institut qui dispense des formations syndicales en Amérique du Sud. Quant à Ruben, il coordonne l’Observatorio Laboral y Ambiental de Argentina. Il s’agit d’une initiative prise par plusieurs syndicats argentins afin d’aborder la problématique climatique et la politique environnementale en général dans le cadre des discussions syndicales menées dans le pays. Tout comme nous à la CSC, Enrique et Ruben sont convaincus de la nécessité d’avoir une approche syndicale claire en matière de politique climatique. Le travail qu’ils effectuent n’est toutefois pas comparable au nôtre. Pour eux, il s’agit vraiment d’un travail de pionnier.
Les objectifs de l’Observatorio sont dès lors adaptés à la situation. Dans un premier temps, ils entendent recueillir des informations et acquérir des connaissances, par exemple sur la manière de réaliser une analyse d’impact environnemental. Ils donnent également des formations sur les principes de base de la politique environnementale, tels que le principe de précaution. A cet égard, ils insistent sur la grande nécessité de dispenser des formations de fond sur l’ecologia industrial, ce que nous appelons l’économie verte. Comment faire en sorte que les activités économiques et industrielles respectent l’environnement? S’il existe un certains compromis chez nous quant à la nécessité de rendre les entreprises plus écologiques, cette préoccupation est beaucoup moins présente en Argentine. La politique environnementale est responsable de suppressions d’emplois, point à la ligne. C’est pourquoi Enrique et Ruben s’attèlent à conscientiser et à former les syndicalistes. Pour ce faire, ils se basent sur la situation concrète des travailleurs. Chacun doit pouvoir aller travailler sans risquer de revenir chez lui avec une maladie. Personne ne peut se faire empoisonner ni mettre sa vie en danger parce qu’il/elle habite près d’une entreprise. Grâce à cette approche progressive de la base, ils espèrent que le syndicat argentin et la société argentine en général accorderont une place plus importante au thème de l’environnement.
La CSC estime que ce travail est d’une importance capitale et, par conséquent, soutient activement Enrique et Ruben dans leurs efforts.

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