7 décembre 2010

Les pays en voie de développement menacent de mettre un terme à la Conférence de Cancun

(attention, les messages apparaissent avec un retard de quelques jours)
Un premier bilan a été dressé au terme de la première semaine de négociations à Cancun. Chacun sait que ces négociations sont très difficiles. Il ne faut donc pas s’étonner que d’aucuns profèrent des menaces. Le message limpide du Japon sur la suite du Protocole de Kyoto a suscité le mécontentement. Pour eux, ce protocole n’est plus nécessaire. Plusieurs pays latino-américains en voie de développement ont vivement réagi à ces propos. Le groupe ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques), au sein duquel la Bolivie est très active, s’est montré particulièrement virulent. Il menace de quitter la table des négociations et de mettre un terme à la Conférence de Cancun.
Le début de cette deuxième semaine de négociation est marquée par la venue des responsables politiques. Partant du travail fourni par les négociateurs, les ministres doivent trouver un accord. Les textes qui sont à présent sur la table indiquent que la tâche est loin d’être achevée. Le nouveau texte concernant le successeur du Protocole de Kyoto vient seulement d’être présenté. Il faut encore attendre les premières réactions.  Il est toutefois évident que les engagements des pays visant à réduire leurs émissions (pledges) sont largement insuffisants pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C. Deux solutions : soit les pays renforcent immédiatement leurs engagements, soit il faut conclure des accords sur la manière de procéder.
Les textes font toujours abstraction de la notion de transition juste !
De nombreux problème se posent également dans le deuxième groupe de travail consacré à l’approche à long terme du changement climatique (groupe de travail LCA Long-term Cooperative Action). Dans le précédent bulletin, nous signalions déjà que la Présidente de ce groupe, Mrs. Margaret Mukahanana-Sangarwe, n’avait pas intégré dans sa note notre revendication en faveur d’une transition juste. Le nouveau texte présenté samedi ne reprend pas non plus cette notion, en dépit du soutien ouvert d’institutions et de pays importants comme les Etats-Unis, l’Union européenne, l’Argentine, etc. Dommage ! On pourra éventuellement lui trouver une place dans l’avant-propos mais rien n’est moins sûr. Des raisons stratégiques expliquent probablement pourquoi la transition juste n’est pas (encore) intégrée dans ce texte. On craint surtout que plusieurs pays n’utilisent cette mention pour formuler de nombreuses autres revendications à la table des négociations. Si certains sont justifiées, d’autres sont moins opportunes. Prenons l’exemple du soutien demandé par les pays producteurs de pétrole pour compenser la diminution de la consommation du pétrole…
Il est plus qu’évident que nous devons travailler avec beaucoup de rigueur avec la CSI pour obtenir que nos revendications figurent dans le texte. Il est nécessaire de garder une vue d’ensemble. Dans un premier temps, le texte LCA porte sur les engagements climatiques de tous les pays, du Nord et du Sud. Une fois que l’on parviendra à trouver une dynamique constructive, nous pourrons y associer nos revendications en faveur d’une politique climatique socialement juste. Nous sommes d’ores et déjà convaincus que l’un ne va pas sans l’autre. Espérons que les ministres qui commencent à arriver en seront également convaincus.
'Hey, Joke'
C’est ce soir qu’arrive la ministre flamande de l’environnement, Joke Schauvliege. Avant son départ, la Coalition Climat lui a remis un dvd de la manifestation qui s’est déroulée dimanche dernier à Bruxelles ainsi qu’un disque d’or de la chanson sur le climat qui a été fredonnée tout au long du parcours. Cette chanson est une version remaniée de 'Hey, Jude' des Beatles. Elle s’intitule 'Hey, Joke' (cf. site
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20101205_023). Les représentants des syndicats présents ici à Cancun espèrent pouvoir la rencontrer demain pour lui faire part de leurs préoccupations sur le déroulement des négociations. Nous espérons que, vu son rôle dans le cadre de la Présidence européenne, elle pourra apporter sa pierre à l’édifice.
Dans les prochains jours, nous devrons surtout veiller à ce que la Conférence de Cancun ne s’enlise pas !

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